4 biais de la pensée qui nous gâchent souvent la vie

Le cerveau humain est un organe incroyablement puissant. Il est capable de traiter de très nombreuses données dans un laps de temps très court, d’y apporter des réponses adaptées en action et d’emmagasiner de nouvelles connaissances en permanence. Pourtant, il peut connaître des bugs. Ces bugs que l’on appelle « biais de la pensée » nous mènent à prendre des décisions erronées qui résultent de conclusions personnelles subjectives basées sur une réaction émotionnelle. Aujourd’hui, nous voulions vous parler de quatre de ces biais auxquels nous sommes quotidiennement confrontées. Vous allez voir comment on arrive parfois soi-même à se gâcher la vie !

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Un biais cognitif ou biais de la pensée est un phénomène psychologique qui amène le cerveau à traiter une information de manière erronée en commettant, par exemple, des erreurs de jugement ou d’appréciation. Cela arrive la plupart du temps lorsque notre cerveau doit réagir rapidement. Il se réfère alors à notre héritage basé sur l’instinct de survie et apporte une réaction émotionnelle qui lui fait prendre des raccourcis. Raccourcis pas toujours optimaux… Ce qui est embêtant, avec le biais cognitif, c’est qu’on ne se rend pas compte de leur existence. Et qu’en plus d’être sournois, ils nous empêchent de prendre de décisions justes.

Il en existe plus de 200 ! On aurait pu faire un article encyclopédique sur le sujet du coup, mais on a préféré se concentrer sur quatre d’autres eux qui, à notre sens, sont ceux qui font le plus souvent partie de notre vie de femme en nous entraînant dans une spirale d’émotions négatives. Et parce qu’on a bien assez à faire avec les ondes pas terriblement positives qui nous entourent, autant prendre conscience de notre auto-sabotage pour mieux y faire face.

Biais de confirmation

Le biais de confirmation est un biais qui nous pousse à consulter ou à nous référer uniquement aux informations qui confirment ce que nous pensons, nos idées, nos hypothèses. On recherche alors spontanément des preuves qui valident notre raisonnement en écartant spontanément celles qui le contredisent.

Comment se manifeste-t-il ?

Exemple n°1 : les recherches sur Internet sont toujours à haut risque de biais de confirmation. Imaginons que votre petit dernier a quelques boutons (oui, les recherches médicales sur le web ont de l’avenir, surtout chez les mamans) et que la fille de votre collègue a justement eu la varicelle la semaine dernière. À quoi allez-vous pensez en premier ? Qu’allez-vous taper ensuite dans un moteur de recherche ? On parie sur un truc du genre « symptôme varicelle ». Votre cerveau a écarté spontanément d’autres maladies, une éventuelle allergie ou simplement les piqûres de moustique.

Exemple n°2 : parlons relations sociales et biais de confirmation. Imaginons que vous ayez une nouvelle collègue. Cette personne, une rumeur la décrit comme froide, un peu hautaine et peut-être même un brin tyrannique. Arrive son premier jour de travail. Vous êtes un peu stressée et vous scrutez la personne, ses réactions, la manière dont elle dit bonjour du bout des lèvres… Après quelques instants, vous en êtes certaine, cela va être un enfer de travailler avec elle. L’idée que la personne soit tout simplement tout aussi stressée que vous, timide ou mal à l’aise vous a un peu échappé.

En bref, voici comment le biais de confirmation influence votre cerveau : vous n’allez pas forcement vérifier la véracité des informations reçues, vous allez créer des liens entre des événements, des choses qui n’en ont pas, vous allez retenir de manière spontanée et sélective des informations qui donnent raison à votre hypothèse, vous allez également rechercher uniquement ce genre d’informations et, même si vous en trouver qui ne vont pas dans le sens de votre pensée, vous allez les écarter.

Et comme on n’avait pas encore assez à faire avec le biais de confirmation, il se ligue souvent avec l’effet de primauté irrationnel, un autre petit bug qui nous fait penser que la première information reçue est la plus importante, donc difficile à remettre en question.

Comment le contrer ?

Pour tenter de discipliner un peu ce biais cognitif, il faut tout d’abord en prendre conscience. Cela permet de prendre de la distance avec notre raisonnement. Avec un esprit d’ouverture aux autres opinions, on peut ensuite enrichir nos sources d’informations et apprendre à les confronter avec nos propres idées. L’idée est ensuite d’aller vers une démarche plutôt scientifique et d’arriver à se démontrer que notre hypothèse est vraie uniquement si on a réussi à prouver qu’elle n’est pas fausse. Vous avez suivi ?

Biais de négativité

Le biais de négativité est celui qui nous pousse à nous souvenir mieux et plus longtemps des choses et des événements négatifs que des événements positifs. C’est évidemment notre instinct de survie qui se manifeste à nouveau, de manière à nous prémunir contre tout nouveau danger.

Comment se manifeste-t-il ?

Exemple n°1 : imaginons par exemple que vous veniez de passer un entretien pour un emploi qui vous intéresse vraiment. L’entretien se passe bien et vous demandez un feedback au recruteur avant de le quitter. Celui-ci émet un avis positif sur votre candidature et votre rencontre, mais souligne tout de même une lacune dans votre CV. Il y a fort à parier que pour le reste de la journée, mais aussi pendant les jours qui suivront, c’est cette remarque négative qui va occuper votre esprit.

Exemple n°2 : de toutes les nouvelles que vous avez lues ou entendues ce matin, lesquelles ont retenu le plus votre attention ? Vous avez très certainement retenu prioritairement les informations ennuyeuses (les embouteillages, les retards de train), les informations négatives ou encore les nouvelles attristantes.

Comment le contrer ?

Dans le monde actuel, il est devenu vraiment indispensable de discipliner un peu ce biais de négativité pour ne pas sombrer dans la déprime toutes les cinq minutes. Or, il est possible de « désapprendre » à notre cerveau à prioriser le négatif pour ancrer finalement plus facilement le positif en pratiquant la gratitude qui consiste à consigner chaque jour dans un carnet ou un journal les choses positives de notre vie, nos bonheurs simples et nos petites victoires. Au bout d’un moment de pratique, cela devient un automatisme.

Un autre exercice à faire, particulièrement avec les enfants, est de nommer chaque soir ensemble nos trois moments tops de la journée.

Effet de halo

L’effet de halo est un biais cognitif qui nous pousse à nous faire une idée d’une personne en nous la jugeant sur une caractéristique précise (apparence physique, groupe d’appartenance sociale, religion…) et en généralisant ensuite de manière erronée notre avis. L’effet de halo est à la base de ce que nous appelons aussi « la première impression » qui nous incite à définir une personne rencontrée sur la base de peu d’éléments.

Chez nous, les femmes, ce biais cognitif est très présent, il faut l’avouer. Et c’est à nouveau notre cerveau primitif qui nous incite à appréhender de manière rapide si l’inconnu est un danger potentiel, un prédateur à fuir ou un membre de notre tribu inoffensif. Nous sommes donc programmée pour jauger rapidement si un individu peut porter atteinte à notre intégrité (et allons plus loin, à notre potentiel de séduction – cela est dit toujours dans un contexte de survie de l’espèce bien entendu 😉 )

Comment se manifeste-t-il ?

Exemple : on a toutes certains préjugés sur la façon dont une personne s’habille, se coiffe, son style général… Imaginons que je vous présente Violette, une jeune fille qui porte de nombreux piercings au visage. Quelle image mentale allez-vous construire autour de Violette ? Instinctivement, vous allez faire entrer Violette dans une case construite par votre pensée. Attention, je ne dis pas qu’elle sera forcément négative, mais il y aura un classement malgré tout.

Comment le contrer ?

Ouverture d’esprit, ouverture d’esprit et ouverture d’esprit. En fait, il n’existe pas d’autre moyen de contrer l’effet de halo que d’aller à la rencontre de l’autre sans avis préconçus pour apprendre à le/la connaître avec des nombreuses nouvelles informations afin de nous faire un avis plus complet. En (ré)apprenant à aller vers l’autre, on peut découvrir de belles personnes à coté desquelles nous serions peut-être passées. Enfin, il est important de souligner (mais vraiment) que l’effet de halo joue un rôle dans le phénomène du racisme.

Le biais de status quo

Pour finir cette liste, nous voulions vous parler du biais de status quo qui est en réalité ce que nous appelons plus volontiers la résistance au changement. Vous savez, c’est cette impression que les désavantages d’une situation ne pèsent rien dans la balance par rapport aux dangers d’une nouvelle situation inconnue. C’est évidemment un nouvelle fois notre besoin de minimiser les risques auxquels nous nous exposons qui est à la base de cette résistance et qui nous fait choisir, par instinct de conservation, ce qui semble être la moins périlleuse.

Comment se manifeste-t-il ?

L’exemple le plus frappant, c’est lorsque nous restons dans une situation professionnelle qui ne nous convient pas, qui ne nous rend pas heureuse par peur des répercussions qu’un changement pourrait avoir sur nos vies. C’est aussi la peur de quitter une personne avec laquelle on ne partage plus rien parce qu’on a peur de la solitude. C’est enfin la réticence à commencer quelque chose de nouveau qui nous confronte à certaines lacunes.

Comment le contrer ?

Pour contrer le biais de status quo, il faut oser sortir de sa zone de confort. Pour cela, il faut faire pencher la balance du côté où l’on veut aller.

Dans notre article « Renouveau : profiter du printemps pour initier le changement« , voici le parcours que nous proposions : accepter notre besoin de changement, apprendre à écouter nos besoins, dressez la liste de ce que nous souhaitons changer et tenir un journal de notre parcours pour avancer d’objectif en objectif.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à jeter un œil à cet article.

Reprendre le contrôle

Maintenant que vous en savez un peu plus sur les biais cognitifs auxquels nous sommes involontairement confrontées, nous vous proposons d’être attentive à votre façon d’appréhender le monde les prochains jours. Vous verrez que nous n’échappons pas à ces bugs et qu’ils interfèrent dans nos relations sociales, dans notre famille, dans notre couple. Cependant, bonne nouvelle : en prendre conscience permet déjà de faire un pas en avant pour mieux les contrôler.

Dernière petite chose : n’essayez pas de tout faire en même temps au risque que cela soit contre-productif !

 

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3 commentaires

  1. C’est vraiment très intéressant! Cela dit, je me pose une question. On nous dit aussi de faire confiance en notre instinct, intuition quand on rencontre quelqu’un de nouveau. Du coup, je me demande: comment faire la distinction entra biais cognitif et instinct?

    • Vanessa Répondre

      Merci pour ton retour. En effet, ce système de biais met un peu a mal notre intuition et doit nous inciter à prendre un peu de recul. C’est pourquoi il vaut mieux connaitre ces petits bugs pour détourner les pièges et mieux entendre le message intuitif de notre cerveau, une fois les parasites éliminés. Je peux te conseiller de lire le livre « Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée » de Daniel Kahneman. il explique très bien cette dualité.

  2. Pingback: Mes articles et vidéos préférés en avril 2019 – The Atypicals

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