Vous l’avez peut-être remarqué, nous aimons faire connaissance avec des femmes comme nous au parcours parfois un peu atypique. C’est pourquoi, lorsque Véronique Schellekens nous a contactées il y a quelques temps pour se présenter, nous avons été séduites par son histoire, mais aussi par le projet qu’elle porte et qui touche aux relations familiales et à l’éducation bienveillante. Nous avons pensé que son histoire mais aussi son approche pourraient vous inspirer ou vous aider.
Education bienveillante
Aujourd’hui, les parents ont de plus en plus conscience de l’importance de créer un lien avec leurs enfants et de développer leur confiance en eux-même. Pourtant, et je suis la première à m’arracher les cheveux sur le sujet, appliquer la théorie dans notre quotidien survolté, c’est compliqué ! On a beau avoir les meilleurs intentions du monde, entre le temps qui manque et le stress qui s’accumule, on flanche et on crie. On punit même parfois parce qu’on est à court de patience/d’arguments/de solutions.
Savoir qu’il existe une approche positive qui donne un maximum d’outils dans lesquels puiser pour faire face à ces situations de crise, c’est rassurant. Se dire que d’autres rencontrent les même difficultés aussi. Et lorsqu’on peut faire confiance à une personne pour nous guider vers un mieux et déminer des situations qui peuvent nous sembler insolubles, c’est vraiment une ressource précieuse.
C’est pourquoi nous avons été séduites par l’approche d’Educoeur développée par Brigitte Racine, infirmière, psychothérapeute et auteure canadienne que Véronique utilise dans son travail quotidien. Elle nous parle de son parcours, de cette méthode d’éducation et nous explique en quoi elle change la donne pour les familles.
Le parcours de Véronique
Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire quelles sont les valeurs qui t’animent ?
Je m’appelle Véronique Schellekens, j’ai bientôt 44 ans, un mari (20 ans de mariage cette année) et 3 enfants (Marine 15 ans, Romain 13 ans et Valentine 8 ans).
J’ai toujours adoré les enfants et petite, je rêvais d’être pédiatre. Je me suis inscrite en première candidature en fac de médecine. En janvier, j’ai jeté l’éponge… En septembre de l’année d’après, je me suis inscrite en droit : si la médecine n’était pas pour moi, je deviendrais avocat familialiste. J’ai fait mes 5 ans de droit et puis j’ai cherché un stage auprès d’un avocat spécialisé en droit familial sans succès.
La vie m’a mené dans un cabinet qui faisait principalement du droit commercial et du droit civil. J’y ai fait mon stage et me suis associée avec mon patron de stage avec lequel j’ai travaillé plus de 15 ans. Nous avions un cabinet qui marchait bien, beaucoup de travail…
Fin 2014 mon corps m’a lâché : J’ai fait un burn-out. Je n’étais plus capable de rien faire, je ne supportais plus le moindre stress, j’étais épuisée. Plus le temps passait, plus je me rendais compte que jamais plus je ne pourrais retourner au Cabinet.
Ok mais que faire alors ?
Ma thérapeute de l’époque m’a suggéré de me tourner vers la médiation. J’ai suivi une formation en médiation familiale. Cela a été une révélation et le début d’un long parcours de développement personnel : j’ai découvert qu’il était possible de sortir de la logique gagnant-perdant et qu’un conflit pouvait se régler sur un mode gagnant-gagnant.
J’ai enchaîné avec une formation en coaching.
Entretemps, j’ai définitivement quitté le Barreau et ai ouvert un cabinet de médiation – coaching dans le Brabant Wallon. Mon slogan : « vivre en harmonie est essentiel » ! En octobre 2017, j’ai assisté à une conférence que Brigitte Racine donnait à l’école de ma fille sur son approche Educoeur. Ce jour là je me suis dit : « bon sang mais c’est bien sûr ! »
Changeons notre regard sur l’éducation, éduquons nos enfants de manière à ce qu’ils aient une bonne estime d’eux même, c’est de cette manière que nous changerons le monde, que nous passerons de la compétition à la collaboration, que la médiation deviendra la manière privilégiée de régler nos conflits…
J’ai pris contact avec Brigitte et lui ai demandé de me former à sa méthode.
C’est ainsi que je suis devenue ambassadrice Educoeur et que j’anime des ateliers parents et donne des formations à des professionnels de l’enfance.
Où va-t-on chercher la force et les ressources nécessaires pour changer de voie professionnelle ?
Honnêtement, je ne sais pas quoi répondre à cette question, je dirais que ce sont les circonstances de la vie qui on fait que je suis là où j’en suis aujourd’hui.
Le burn out est passé par là et m’a fait prendre conscience que ce qui m’animait vraiment c’était d’aider les gens à trouver l’harmonie en eux, avec les autres, en famille. Le reste s’est mis en place avec le temps.
Si tu avais une baguette magique, referais-tu le même parcours ?
Le même parcours, je ne sais pas ( parce que une chose est sûre c’est que j’en ai bavé…) mais en tout cas, je choisirais la même destination !
Quels conseils peux-tu donner aux femmes qui sont dans une impasse et veulent prendre une autre route ?
De prendre le temps de se connaître, de déterminer quelles sont les valeurs qui les animent et puis de … foncer.
Médiation et coaching familial, qu’est-ce que c’est ?
Explique-nous un peu ton quotidien de médiatrice familiale agréée et coach parentale… C’est quoi ton travail ?
En tant que médiatrice familiale, je reçois des personnes en conflit qui ont l’envie de tenter de trouver une issue ensemble. Cela peut-être dans le cadre d’une procédure en divorce, d’une succession,… Cela peut-être également en dehors de toute procédure : conflit parents-ados, conflits dans le cadre d’une famille recomposée,… Bref, toutes situations conflictuelles dans le cadre de la vie familiale.
En tant que coach parentale, j’accompagne les parents dans leur recherche d’une relation harmonieuse avec leurs enfants. Le but n’est pas de donner des conseils mais de les aider à trouver leur propre chemin vers cette harmonie en leur faisant prendre conscience de leurs propres ressources.
Qu’est-ce qui te donne envie d’aller au boulot le lundi matin ?
Le sentiment d’apporter à mon niveau ma pierre à l’édifice d’un mieux-vivre ensemble !
Focus sur l’approche Educoeur
Peux-tu nous en dire plus sur l’approche Educoeur et sur le travail de Brigitte Racine ?
Educoeur est une approche qui a été créée par Brigitte Racine début des années 2000 au Canada et qui, depuis, a aidé des milliers de familles. Elle repose sur l’idée qu’il n’y a pas de discipline possible sans « connexion » : l’amour, l’attachement constitue la base de la relation parent/enfant. S’il n’y a pas de connexion, sans ce fil invisible d’attachement avec l’enfant, ce dernier sera très difficile à encadrer. C’est par ce fil d’attachement, d’amour que la discipline peut circuler et être acceptée de l’enfant.
Donc, la première étape en tant que parents, c’est de se connecter à son enfant mais surtout à apprendre à satisfaire ses besoins. Lorsque les besoins affectifs tout autant que physiques de l’enfant sont comblés, l’enfant se sent important, considéré, respecté et il est dans sa nature de vouloir à son tour nous combler et collaborer. On entre alors dans une véritable relation de collaboration avec son enfant et on sort du rapport de force.
La deuxième étape, c’est d’apprendre à nos enfants à se contrôler, à s’auto-discipliner et se responsabiliser mais également à respecter les autres et le monde qui les entoure sans punitions, ni récompenses.
Vaste programme c’est sûr!
Brigitte Racine propose dans son approche une multitude d’outils faciles à mettre en place au quotidien et qui font vraiment une différence ! C’est en tout cas ce que j’ai pu constater au sein de ma propre famille et ce que m’ont dit les participants des premiers ateliers !
Quels sont les pièges auxquels les parents d’aujourd’hui sont souvent confrontés ? Est-ce que ce sont des obstacles faciles à surmonter ?
Le manque de temps ou plutôt le fait qu’on ne prenne pas (ou plus) le temps de passer de vrais moments de qualité avec ses enfants. Tout doit aller de plus en plus vite et on en oublie l’essentiel !
Papa et maman sont-ils dans le même bateau ou rencontrent-ils des difficultés fort différentes ?
C’est difficile de répondre à cette question sans tomber dans le cliché…
De mon expérience, les mamans se posent plus de questions que les papas sur leur manière d’éduquer leurs enfants. Je rencontre plus de mamans que de papas à mes ateliers, ça c’est sûr. Ceux qui ont assisté en couple étaient ravis de l’avoir fait et d’avoir pu mettre en place ensemble un vrai changement !
En tant que maman de trois enfants, quelles sont tes petits trucs positifs qui fonctionnent bien à la maison ?
Avec ma petite dernière, sans hésiter les 3×20 minutes, c’est-à-dire les 3 périodes de 20 minutes sur une semaine que nous lui consacrons entièrement.
Avec les grands qui sont ados, le conseil de famille que l’on organise régulièrement le dimanche soir. Pas facile à mettre en place au début car ils ont fait de la résistance… mais aujourd’hui c’est eux qui le demandent !
As-tu des projets dans tes cartons ?
Pleins mais deux qui me tiennent à cœur et auxquels je vais m’atteler dès la rentrée :
- Organiser des ateliers Educoeur « spécial ados » parce que la réalité des parents de petits enfants et celle de parents d’ados est fort différente.
- Développer une collaboration avec l’ASBL PARENTSANDCOM qui organise des ateliers de communications pour parents séparés et qui a pour projet de s’étendre en Wallonie.
Un petit message, une réflexion à nous livrer pour conclure ?
Pour conclure, j’ai envie de partager avec vous une phrase de Brigitte Racine et qui reflète l’objectif des ateliers Educoeur :
« En chaque adulte, il y a un bon éducateur capable d’éveiller le meilleur et le merveilleux chez les enfants ou les adolescents qu’il côtoie »
Pour contacter Véronique et en apprendre plus sur son travail, vous pouvez consulter son site web « www.d-nouer.be« .
Vous retrouverez également de nombreuses informations sur la méthode Educoeur sur le site www.educoeur.ca.
Si vous aimez notre univers et nos articles, n’oubliez pas de vous abonner à notre page Facebook, notre compte Instagram ou de nous suivre sur Hellocoton.
3 commentaires
Merveilleux ! Ca fait des siecles que je dis qu’il faudrait mettre sur pied une « école » des parents ! Voilà une initiative qui y ressemble bien. Je ne peux qu’encourager mes filles à consulter cette sympathique personne.
Oui, c’est une très chouette approche 😉
bonjour Marie-Françoise, auriez-vous été à UT Charleroi?